La chanson « Calgary » de Bon Iver, sortie le 16 mai 2011, marque le premier single de leur deuxième album éponyme. Avec ses références à des lieux spécifiques, ce morceau ouvre une fenêtre sur un univers sonore et émotionnel complexe, façonné par Justin Vernon, le cerveau créatif derrière Bon Iver. Loin d’être une simple chanson, « Calgary » incarne une quête introspective et une exploration des thèmes de l’amour, de l’espoir et de la renaissance.
Enregistré et mixé aux studios April Base, un ancien cabinet vétérinaire situé à Fall Creek, Wisconsin, « Bon Iver » s’éloigne de l’atmosphère rustique du premier album « For Emma, Forever Ago ». Ce changement de décor reflète l’évolution artistique de Vernon, qui délaisse l’introspection solitaire pour une approche plus expansive et expérimentale. Cette transition est palpable dans la production soignée et la richesse sonore de « Calgary ».
Les paroles de « Calgary » et des autres morceaux de l’album sont volontairement cryptiques. Vernon, dans une interview avec The Guardian, exprime sa fierté quant à l’évolution de son style lyrique. Il explique avoir travaillé sur « Calgary » pendant un an, perfectionnant chaque mot et chaque phrase pour créer une œuvre qui résonne autant par sa musicalité que par sa signification.
Vernon souligne l’importance du son des voix et leur capacité à évoquer des émotions, indépendamment de la clarté des paroles. Cette approche reflète une maturité artistique où les mots servent autant la texture sonore que le message poétique.
Le nom « Bon Iver », dérivé du français « bon hiver », traduit l’acceptation de Vernon de l’hiver comme une force omniprésente dans son œuvre. L’hiver, symbole de mort et de renaissance, traverse l’album, égalisant toutes les expériences humaines. Vernon explique à The Sun que l’hiver, en tant que thème récurrent, représente une constante universelle qui relie tous les individus, au-delà des différences sociales ou personnelles.
« Calgary » se distingue par son utilisation de la ville canadienne comme une métaphore pour un amour idéalisé et mystérieux. Vernon, n’ayant jamais visité Calgary, projette ses aspirations et ses rêves sur cette ville, la transformant en symbole d’un amour véritable qu’il espère encore trouver. Cette perspective permet à Vernon de créer une chanson imprégnée d’un espoir résilient, même après les désillusions passées.
Dans une interview, Vernon décrit « Calgary » comme une sorte de vœu de mariage pour une personne qu’il n’a pas encore rencontrée, une invitation à l’inconnu et à la possibilité de l’amour.
Le clip de « Calgary », réalisé par Dan Huiting et Andre Durand, se déroule dans une forêt enchantée et met en scène une cérémonie de mariage étrange entre deux jeunes rêveurs et un ours bipède. Cette représentation visuelle surréaliste et mystérieuse reflète la nature énigmatique des paroles et de la musique de Bon Iver, invitant les spectateurs à interpréter librement les symboles et les thèmes présents dans la vidéo.
La complexité et l’ambiguïté des paroles de « Calgary » ont suscité diverses interprétations parmi les critiques et les fans. Certains y voient une exploration profonde des émotions humaines et des aspirations spirituelles, tandis que d’autres se concentrent sur sa beauté sonore et sa capacité à évoquer des paysages émotionnels riches et variés.
L’album « Bon Iver » a été largement acclamé par la critique, loué pour son innovation musicale et sa profondeur lyrique. « Calgary » en particulier a été salué comme une pièce maîtresse, exemplifiant la capacité de Vernon à tisser des récits poétiques à travers des arrangements musicaux élaborés.
« Calgary » de Bon Iver est plus qu’une simple chanson ; c’est une exploration sonore et lyrique qui transcende les frontières géographiques pour toucher à des vérités universelles sur l’amour, l’espoir et la condition humaine. En utilisant Calgary comme une métaphore, Vernon crée une œuvre qui résonne profondément, invitant les auditeurs à se perdre dans les couches de significations et les paysages sonores qu’il a soigneusement construits.
Avec « Calgary », Bon Iver solidifie sa place dans le panthéon de la musique indie folk contemporaine, démontrant une fois de plus que Justin Vernon est un maître conteur capable de transformer des expériences personnelles en œuvres d’art universelles.
